Accueil
Hospitalier d'un Polytraumatisé
I - Définitions & Epidémiologie :
- PT = Blessé grave chez qui le
retentissement de l'atteinte lésionnelle met en jeu le
pronostic vital
- PT = Blessé dont les lésions se
potentialisent et mettent en jeu le pronostic vital, sa
stratégie de prise en charge repose sur 1'urgence
thérapeutique et la précision diagnostique
- PT = Traumatisé grave devant bénéficier
des structures d'un SAU et dont les indices de gravité
IGS, lSS, ...permettent un pronostic .
- PT = Blessé grave présentant plusieurs
lésions, dont au moins une met en jeu, à court terme le
pronostic vital
- PROBLEME DE SANTE PUBLIQUE :
- AVP :
- alcoolémie élevée dans
+ de 20 % des cas
- homme jeune
- vie sociale
ultérieure ?
- Lésions vitales pour 10 à 15 %
- >10 000 morts/an
- MORTALITE :
- 50 % sur les Iieux de 1'accident :
- Prévention primaire : de
1'accident
- Prévention secondaire :
survenue de lésions vitales
- Ex : rupture cardiaque,
rupture des gros vaisseaux,
intrathoraciques, trauma crânien grave.
- 30 % dans les premières heures :
Lésions immédiatement vitales
- 20 % dans les jours ou semaines
suivantes
- Ex : SDRA, sepsis,
défaillance multiviscérale
- Affecté par les
événements des premières heures
- CHANCES OPTIMALES DE SURVIE = SYSTEME
ORGANISE DE REANIMATION TRAUMATOLOGIQUE
II - Mécanisme lésionnel :
- Eléments évalués et fournis par
l'équipe du SAMU
- Orientation diagnostique +++
II.1) Choc direct :
- agent tranchant : lésion pénétrante
(trajet +++)
- agent contondant : contusion
(localisation)
- compression violente ou prolongée
II.2) Choc indirect :
- décélération brutale
- effet de souffle (blast)
- hyperflexion-extension de la tête
entraîne lésions vertébro-médullaires
II.3) Interrogatoire et examen des lieux :
- vitesse
- hauteur
- impact sur sol dur
- déplacement des structures après
explosion
- notion de morts dans le véhicule (choc
violent)
III - Prise en charge
pré-hospitalière :
- évaluation atteintes lésionnelles
- début traitements défaillances vitales
quand elles sont présentes (respiratoire,
hémodynamique, neurologique)
- orientation du patient vers structure
adaptée pour sa prise en charge
- permet préparation accueil du PT en
fonction des constatations initiales
IV - Accueil hospitalier :
- Se fait au mieux dans SAU (Service
d'Accueil des Urgences) : structures, plateau technique,
équipes multidisciplinaire disponibles.
IV.1) Intervenants :
- Equipe SAMU
- Médecins anesthésistes
- lnfirmiers DE
- IADE
- Aides-soignants
- Brancardiers
- Equipes chirurgicales spécialisées
- Laboratoires
- Radiologues
- Banque du sang
- Personnel des différents blocs
opératoires
- Réanimation chirurgicale ...
IV.2) Actions à mener :
- Accueil SAMU
- Transmission
- Déshabillage
- Gestes d'urgence
- Identité
- Admission
- Etiquettes
- Branchement du monitoring
- Abords veineux et artériels
- Bilans biologiques
- Contrôle de l'hémodynamique, remplissage
- Contrôle de la ventilation, intubation
- Bilan radiologique
- Echographies
- Mise en condition
- Récupérer bilans et examens
- Anesthésie
- Stratégie thérapeutique
- Décision opératoire
- Analgésie, anesthésie
- Dossier de soins
- Contact avec la famille du patient
- Nécessite coordination +++, équipe
organisée
V - Préparation de l'arrivée :
V.1) Situation et intervenants :
V.1.A) Lieu d'accueil :
- "salle de déchocage" (souvent
site inclus dans la salle de réveil)
- Proximité des blocs opératoires et des
autres structures
- structure équipée pour monitorage
multiple et invasif, gestes d'urgences, réanimation
- Disponibilité des équipes
médico-chirurgicales
- Formation du personnel Médical et
Paramédical
- Rentabilité des structures et des
équipements
V.1.B) Composition de I'équipe :
- répartition des tâches +++
- Equipe médicale : au moins 2 MAR (1
responsable-coordinateur, 1 techniqueur, l'examinateur
étant le médecin disponible le plus rapidement ou au
mieux un 3° médecin)
- Equipe paramédicale : 1 IDE et
éventuellement 1 IADE qui suivra le patient au bloc, 1
AS
- Coopération avec les autres équipes
médico-chirurgicales impliquées dans I'urgence .
V.2) Equipement et logistique :
- Les taches à mener de front sont très
nombreuses!
- Equipe nombreuse, motivée , rodée \
- Partage des taches mais tout le monde
participe et doit connaître les locaux
- Organisation, communication et
anticipation
- Appel SAMU - accord des équipes à priori
concernées
- Pré-alerte :
Anesthésistes-ranimateurs - Chirurgiens - Bloc -
Radiologues - Laboratoires - Banque du Sang (O
négatif ?)
- Vérification de la salle de déchocage le
matin
V.3) Monitorage :
- Mise en oeuvre immédiate à l'arrivée du
patient
- Scope multifonction :
- ECG 3 dérivations, 5 brins,
segment ST
- PANI
- SpO2
- PetCO2
- Température
- Pressions Invasives (1 à 2)
- Portable et autonome/batteries
- respirateur : en fonction sur
ballon testeur, oxygène mural, aspiration,
matériel d'intubation, respirateur de transport,
obus d'O2
- ECG
- Sonde Gastrique : en aspiration /
voie nasale ( sauf si TC ) ou orale
- Sonde Urinaire: sauf traumatisme
du bassin chez homme
- A disposition: défibrillateur et
entraînement électrosystolique externe puis sì
besoin Peace Maker et sonde endocavitaire
- cathéters (artériel, cathéter
centraux, désilets)
- drainage thoracique (kit prêt non
ouvert, avec récupérateur)
- solutés
- drogues (anesthésiques, de
réanimation, ATB)
- hémocue
- blood pump
- accélérateur réchauffeur de
perfusion type Level One
- Bair Hugger
- Dossier déchocage prêt avec :
- annuaire spécifique
urgence/déchocage
- feuilles de :
- surveillance =
feuille anesthésie
- demandes d'examens
pré-remplies et tubes prêts
- Groupe RAI
en urgence !!
- NFS plaq
- hémostase
(TP, TCA, Fibrinogène,
PDF)
- iono sg
complet (avec glycémie,
Ca, Ph, Mg)
- lactates
- GDS
- enzymes
(transaminases, CPK avec
+/- MB, LDH, amylase,
lipase)
- recherche
toxiques principaux et
alcoolémie
- sérologies
pré-transfusionnelles
- dossier transfusionnel
- Brancard type Stryker
radiotransparent avec G suit ouverte posée
dessus
VI - Prise en charge à l'arrivée :
VI.1) Poursuite de la réanimation en cours
VI.2) Installation et mise en condition :
- 1 MAR techniqueur, 1 IDE, 1 AS
- Monobloc strict avec minerve cervicale et
poursuite du monitorage lors du passage sur le brancard
du déchocage
- Monitorage : scope, PANI en attente PAI,
SpO2, PetCO2 si intubé/ventilé
- Vérification de l'intubation et mise sous
respirateur en FiO2 = 100%
- Vérification et fixation des voies
veineuses en place
- Mise en place de voies veineuses
complémentaires de gros calibre, et centrales souvent
(fémorales, jugulaires internes), d'un cathéter
artériel (radial ou fémoral ++)
- Prélèvement du bilan biologique le plus
rapidement possible et envoi (groupe +++), hémocue
immédiat permettant d'aller chercher du sang en même
temps
- Vérification de l'identité et admission
administrative du patient à l'hôpital
VI.3) Transmissions
- Le médecin du SAMU - le médecin
coordinateur
VI.4) Evaluation, prise en charge des fonctions vitales :
- Le médecin coordinateur +/- 1 médecin
examinateur, 1 IDE
- Dégager les premières priorités :
- intubation ?
- drainage thoracique ?
- anesthésie, analgésie ?
- Urgence hémorragique nécessitant
un geste immédiat ?
VI.5) Examens paracliniques et avis spécialisés :
- Le médecin coordinateur
- Les intervenants (radiologues,
chirurgiens)
- Bilan radio initial systématique :
- rachis cervical de profil
- radiographie thoracique de face
- bassin de face
- échographie abdominale :
- liquide dans la cavité
abdominale ?
- lésion traumatique d'un
viscère abdominal ?
- plèvres, péricardes
- ECG systématique (délai moins urgent si
pas d'orientation clinique initiale)
- Echocardiographie transthoracique +/-
transoesophagienne fréquemment nécessaire :
- choc décélératif +++
- éléments cliniques et/ou
radiologiques faisant suspecter un traumatisme de
l'aorte
VI.6) Décision de passage au bloc opératoire ou d'examens
complémentaires en dehors du déchocage :
- Le médecin coordinateur
- Les intervenants (radiologue, chirurgiens)
VII - Diagnostic et traitement des
défaillances vitales :
VII.1) Objectifs :
- Normaliser l'hématose et traiter
l'insuffisance circulatoire aiguë, respiratoire aiguë
- Diagnostiquer les lésions responsables
d'une détresse et celles méconnues qui peuvent aggraver
l'état du patient
- Orienter les examens complémentaires de
première urgence
- Détecter rapidement les indications
opératoires vitales prioritaires
VII.2) Détresse respiratoire :
VII.2.A) Signes de détresse :
- Fréquence respiratoire (élevée, basse)
- Anomalie de l'ampliation thoracique
(volume, asymétrie)
- Tirage
- Respiration paradoxale
- Pauses
- Cyanose
- Sueurs
- SpO2
VII.2.B) Mécanismes :
- Extra-pulmonaires :
- lésions système nerveux central
- hémodynamique
- Thoracopulmonaires :
- obstruction des VAS (langue, corps
étranger)
- trachéobronchiques (obstruction
par corps étrangers, traumatisme)
- pleural (pneumothorax +/-
hémothorax), parenchymateux (contusion
pulmonaire, inhalation, atélectasie)
- pariétal (fractures, volet)
VII.2.C) CAT initiale :
- Tout concours à l'hypoxie
- Liberté des VAS
- Oxygénothérapie en VS
- Intubation avec toutes les précautions
particulières :
- estomac plein
- rachis cervical suspect de
principe
- défaillance hémodynamique
associée ou potentielle lors de l'induction
- Drainage d'un épanchement pleural après
radiographie thoracique
- Analgésie si limitation respiratoire
algique +++
- Fibroscopie si hémoptysie
- Décision chirurgicale parfois urgente
(exple : rupture trachéale)
VII.3) Détresse circulatoire :
VII.3.A) Signes :
- Tachycardie (causes multiples)
- Bradycardie paradoxale
- Pouls périphériques (palpables ?
symétrique ?)
- Temps de recoloration
- HypoTA (mais PA normale initiale
n'élimine pas le diagnostic)
- Polypnée
- Anxiété voire troubles de la conscience
VII.3.B) Mécanismes :
- 1° cause = HYPOVOLEMIE par HEMORRAGIE
(80%) adiastolie
- Extériorisée :
- Interne : risque de
sous-évaluation +++
- thorax : vaisseaux
intercostaux, médiastinaux,...
- abdomen : organes pleins,
vaisseaux
- rétropéritoine : bassin,
reins, aorte et veine cave inf
- os : approximation des
pertes sanguines au cours des premières
heures :
- bassin = de 1 l à
plus d'une masse sanguin
- fémur = 2 l
- tibia = 1 l
- humérus = 0.5 l
- rachis = 0.5 l par
corps vertébral, 0.3 l par
apophyse transverse
- côte = 0.125 l
(en l'absence de ldésion
vasculaire costale associée)
- Autres causes (20%) :
- compressions endothoraciques
(pneumothorax, hémothorax massif, tamponnade)
- vasoplégie (médicaments,
lésions SNC)
- traumatismes cardiaques
(contusion, lésions valvulaires, rupture
septale)
- embolie gazeuse ou graisseuse
VII.3.C) CAT initiale :
- Conséquences du choc hémorragique :
- la volémie
- la déglobulisation
- la perte des facteurs de
coagulation
- Remplissage vasculaire (cristalloïdes,
macromolécules) ++
- Récupération d'un hémothorax drainé si
abondant et actif
- Transfusion de CG en fonction de l'Hb
(transporteur d'oxygène)
- Transfusion éventuelle de PFC en fonction
de l'hémostase
- Gestes d'hémostase quand hémorragie
extériorisée
- G Suit (effet remplissage +/- hémostase)
- Décision chirurgicale +/- urgente en
fonction de la cause reconnue du choc
- Catécholamines si choc incontrôlable
avec nécessité décision opératoire le plus souvent
VII.4) Détresse neurologique :
VII.4.A) Signes :
- Troubles de la conscience (intervalle
libre ?)
- Score de Glasgow
- Signes de localisation
- Pupilles +++
- Coma profond avec troubles
neurovégétatifs
- Eléments en faveur d'une lésion
médullaire
VII.4.B) Mécanismes :
- Lésions crânio cérébrales et
médullaires
- Défaillance respiratoire, hémodynamique
VII.4.C) CAT initiale :
- Contrôle des défaillances circulatoires
et ventilatoires (aggravent la détresse neurologique par
baisse de la pression de perfusion cérébrale et hypoxie
cérébrale et son pronostic)
- Oxygénothérapie, intubation et
ventilation facile mais nécessitant une induction
anesthésique, contrôle de la PaCO2 sans hypocapnie, ni
hypercapnie, ni surtout de variations brutales
- Décisions neurochirurgicales :
extra-dural surtout
- Discuter corticoïdes dans les trauma
médullaires, décisions chirurgicale +/- urgente
VII.5) Bilan des lésions associées :
- Examen clinique
- Examens complémentaires sur place
(essentiellement radio)
VIII - Deux situations :
VIII.1) Patient stabilisé :
- Mise en évidence d'une lésion rapidement
chirurgicale car risque vital = bloc opératoire, mais
après évaluation clinique et paraclinique la plus
complète, sang isogroupe isorhésus disponible
- Si non, poursuite du bilan lésionnel
nécessitant de quitter la salle de déchocage :
- TDM crâniocérébral +/- rachis :
- TC = indication formelle
deTDM dans le cadre d'un polytraumatisme
- TDM thoracique :
- médiastin antérieur,
postérieur
- épanchements pleuraux
- lésions pulmonaires
- TDM abdominopervien avec bassin
- Radio standardt (rachis entier F+P
systématique) +/- extensif en fonction de la
validité de l'examen clinique (exple : patient
dans le coma)
- Artériographies
(aortographie,...)
- Au terme du bilan, possibilité de
décision opératoire, de radiologie interventionnelle
VIII.2) Patient non stabilisé :
- Transport rapide :
- vers le bloc opératoire si
indication après bilan lésionnel orienté
rapide
- vers le TDM cérébral si
défaillance neurologique prédominante