LE RECUEIL D'INFORMATION EN GERIATRIE
Lieu:
Ä Long séjour.
Ä Moyen séjour.
Ä Maison de retraite.
Ä Au domicile.
Recueil:
Ä Sur le plan biologique.
Ä Sur le plan spirituel.
Ä Sur le plan psycho affectif.
Ä Sur le plan social.
Ä Sur le plan de l'environnement.
I - L'OBSERVATION.
Elle va permettre de recueillir des données biologiques. Les données sont relatives à l'état corporel. Les données sont relatives aux handicaps psychiques éventuels. Il n'est pas nécessaire d'avoir un entretien.
Ä La fonction locomotrice.
F Marche t elle seule? Avec une canne? Arrive t elle couchée? En fauteuil roulant?
F La marche est elle assurée? Hésitante? Boite t elle?
F La personne est droite ou bien courbée?
F L'état des chaussures?
F L'état des chevilles? Oedèmes?
F L'état des mains? Déformations?
F Rapport poids / taille.
F Paralysie d'un membre?
Ä La fonction cardio respiratoire.
F Est elle essoufflée?
F Parle t elle facilement? Fait elle des pauses pour reprendre son souffle?
F Coloration du visage: pâleur, cyanose.
F Sueurs sur le visage?
Ä La fonction de relation communication.
F L'élocution est elle facile?
F La personne comprend elle et répond t elle?
F Les réponses sont elles adaptées?
F La personne est elle bien orientée dans le temps et dans l'espace?
F Repérer les phrases stéréotypées.
ü "Si vous voulez."
ü "C'est comme vous voulez."
ü "Faut bien."
ü "Je ne sais pas."
Si ces phrases reviennent souvent, c'est qu'il y a un problème.
Ä La fonction sensorielle.
F Entend t elle bien? Fait elle répéter?
F A t elle un appareil?
F Voit elle bien? A t elle des lunettes? Opération de la cataracte? Les lunettes sont elles adaptées?
Ä La fonction digestive. (boire et manger)
F Etat dentaire? A t elle un dentier? Est-il fonctionnel?
F Etat d'hydratation de la peau? Peau sèche?
Ä Aspect général.
F Etat d'hygiène globale: état des vêtements? Aspect des cheveux.
F La présence à l'autre: est elle présente lors des questions ou est elle absente? Vous regarde t elle?
F Est elle triste? A t elle peur? Est elle calme ou agitée? Est elle au bord des larmes?
Cette observation se fait très vite pour un soignant exercé. L'entretien confirmera ou pas notre observation. Si le soignant a perçu un problème d'ordre physique (boiterie), faire préciser à la personne depuis quand et que lui est elle arrivé? A t elle un traitement pour ce handicap? L'infirmière jugera s'il faut un avis médical.
II - L'ENTRETIEN LIBRE INITIAL.
Si la personne est triste, observée par le soignant, ou a un problème psychique, le patient est installé dans un lieu tranquille et commencer l'entretient par une question ouverte. Si le patient est bien, on peut différer le premier entretien.
Ä Commencer l'entretien par une question ouverte très large.
Ä Très vite il faut poser une question qui va nous éclairer sur sa venue.
Ä Demander à la personne qui a pris la décision d'aller en maison de retraite.
Ä Au cours de cet entretien, elle va exprimer son chagrin, sa douleur car elle laisse souvent ses meubles, ses animaux, sa vie associative.
Ä L'inviter à retracer sa trajectoire de vie. La façon dont elle a traversé les épreuves est toujours révélatrice à la capacité à s'adapter.
Ä L'entretien permet de repérer les valeurs et les croyances des personnes âgées.
Ä Faire retracer sa vie familiale, professionnelle, ses lieux de résidences, sa santé, la vie associative, les périodes difficiles.
Ä Identifier ses ressources et ses faiblesses.
Le premier entretient va permettre de poser un problème pour un diagnostic infirmier. Ce recueil de données n'est pas définitif.
III - L'ENTRETIEN SEMI DIRECTIF.
Il complète notre observation.
Ä Ses habitudes alimentaires: régimes? Suit elle un régime? Est elle diabétique?
Ä L'élimination. Incontinence? Constipation?
Ä Habitude de sommeil. (5h à 6h) Etre vigilant vis à vis des somnifères.
Ä Quelles sont ses occupations favorites? Va t elle pouvoir les pratiquer là où elle est?
Ä Quels sont les revenus financiers de cette personne? A t elle besoin d'une assistante sociale?
LES PROBLEMES LES PLUS SOUVENT RENCONTRES.
La plupart des problèmes tournent autour du deuil.
Ä La séparation et le deuil réel. Plus la personne avance en âge et plus elle est amenée à perdre des choses: parents, amis, choses, etc. La personne âgée va être amenée à faire un ou des deuils en entrant en maison de retraite:
F Deuil du conjoint.
F Deuil de sa maison (que devient la maison?).
Le deuil c'est une affliction ou un chagrin éprouvé à la suite d'une perte (une personne, un objet, une maison, un organe, une idée, une illusion). Le chagrin peut être ressenti longtemps avant la perte. Le processus de deuil est anticipé par la famille et par le malade. le deuil va être vécu très différemment selon la personne. Il y a des étapes à franchir et lorsqu'elles sont franchies, la personne va pouvoir "accepter" sa situation nouvelle. Pour s'adapter la personne doit avoir fini plus ou moins son deuil. Il faut du temps. Le chagrin va s'estomper avec le temps. L'être humain est un être d'attachement et de détachement. Aider une personne à faire un deuil, cela consiste à proposer à la personne âgée d'en parler sur le mode des sentiments. Les soignants sont-ils capables d'accepter la tristesse et la douleur de l'autre avec la distance nécessaire?
Ä La difficulté à accepter la perte de l'indépendance physique ce qui oblige la personne à demander de l'aide et à accepter l'aide de l'autre. Au cours des entretiens, il faut faire préciser comment elle vit sa situation. Il faut l'encourager à exprimer ce qu'elle ressent (colère, tristesse). Pour que la personne puisse accepter l'aide, il faut qu'elle se sente reconnue dans le service et il faut aussi que la personne ait un minimum d'estime de soi. Attention la personne âgée peut se laisser faire et régresser s'il y a une confrontation entre le soignant et la personne âgée.
Ä Le problème de ressentiment. Il va exister quand la personne âgée n'a pas décidé elle même d'aller en maison de retraite. Elle va conserver l'illusion qu'elle aurait pu rester chez elle. Elle se sent manipulée. Attention à ne pas juger trop vite la famille. La personne âgée va éprouver du ressentiment vis à vis de son entourage, vis à vis du soignant. Les soignants doivent prendre de la distance vis à vis de ce ressentiment. Il ne leur est pas adressé. Le rôle des soignants est d'exprimer ce qu'elle ressent et l'amener à reconsidérer sa situation. Si le soignant refuse, la personne va s'enferrer dans son ressentiment et elle va glisser. Il n'y a pas ou peu d'évolution positive possible tant que la personne n'a pas passé les étapes du deuil. Les soignants ont un rôle primordial lorsqu'ils sont en mesure d'accepter la tristesse, la douleur et le désarroi.