CRISE D'ANGOISSE AIGUE


I - INTRODUCTION.

Ä L'anxiété est définie comme un sentiment pénible d'attente ou une peur sans objet, la crainte d'un danger imprécis ou souvent un sentiment d'insécurité indéfinissable.

Ä L'anxiété est synonyme d'angoisse. L'anxiété est plus intense que l'angoisse. Autrefois l'angoisse désignait les sensations physiques et l'anxiété les manifestations psychiques.

Ä La peur est définissable. Elle a une origine connue contrairement à l'anxiété où il n'y a pas d'objet.

Ä L'anxiété n'est pas en soi un phénomène pathologique. Elle devient pathologique quand elle a un caractère répétitif, par son caractère invalidant et anachronique.

Ä Une crise d'angoisse aiguë se compose de:

F Une composante somatique qui va entraîner un déséquilibre du système neuro végétatif.

F Une composante psychologique avec un malaise important d'intensité variable. Elle est faite de la crainte d'un danger inconnu, immédiat, peur de devenir fou, peur d'une mort prochaine.

Ä La crise va s'accompagner d'une agitation ou d'une sidération, d'une inhibition. Il faut rassurer les gens, dédramatiser, écouter et éloigner l'entourage. Le risque de mort est très exceptionnel.

Ä Le risque est une crise auto agressive, impulsive (mutilation, suicide), surtout chez les sujets qui ont des antécédents psychiatriques connus ou des antécédents identiques de passage à l'acte.

Ä Décompensation d'une pathologie somatique sous-jacente.

 


II - DESCRIPTION D'UNE CRISE D'ANGOISSE.

Ä Chronologie des événements.

F Début brutal.

F Pas d'horaire précis, mais cela arrive surtout le soir quitte à réveiller le patient la nuit.

F Le plus souvent il n'y a pas de circonstance déclenchantes, c'est imprévisible.

F La durée est variable: de quelques minutes à quelques heures.

F Souvent la crise va céder très brutalement.

F Il y a souvent une débâcle diarrhéique ou poly urique.

Ä Symptômes somatiques. Les symptômes physiques peuvent masquer l'anxiété.

F Céphalées.

F Prurit: ça gratte.

F Sensation de dérobement des jambes.

F Troubles vaso moteurs.

F Sueurs très importantes.

F Pâleur.

F Bouffées de chaleur ou de froid.

F Instabilité de la tension artérielle.

F Symptômes cardiaques.

ü Précordialgie.

ü Tachycardie.

ü Lipothymie.

ü Sentiment de palpitation.

F Signes respiratoires.

ü Dyspnée.

ü Polypnée.

ü Constipation pharyngée.

ü Toux nerveuse.

ü Hyper ventilation.

F Signes digestifs.

ü Douleur abdominale.

ü Sentiment de boule au niveau de l'estomac.

ü Nausées.

ü Vomissements.

F Douleurs multiples.

F Tremblements.

F Les réflexes sont exacerbés: hyper réflexivité.

F Brouillard visuel.

F Désordre sphinctérien.

ü Diarrhée prophase.

ü Polyurie.

Ä Symptômes psychiques.

F Malaise intense.

F Sentiment d'angoisse sans objet précis.

F Sentiment de danger imminent, insécurité.

F Peur de devenir fou, de commettre un acte incontrôlé.

F Difficulté de concentration, problème de mémoire.

F Sensation de déjà vu.

F Impression de dépersonnalisation, de ne plus être soi même.

F Impression de déréalisation, ne plus reconnaître ce qui l'entoure.

F Grand désarroi, de détresse et d'impuissance.

Ä Sur le plan comportemental.

F Soit une agitation motrice.

F Soit une inhibition.

 


III - CONDUITE A TENIR.

Ä Préciser le diagnostic.

F Examen clinique du patient pour trouver une cause sous-jacente et rassurer le patient et sa famille.

F Interrogatoire du patient et de l'entourage: début de la crise, déroulement, antécédents, médicaments.

F Examens complémentaires en cas de doute.

Ä Eliminer une cause organique.

F Crise d'angine de poitrine ou infarctus du myocarde.

F Embolie pulmonaire.

F Rupture de l'aorte.

F Pneumo thorax.

F Crise d'asthme.

F Hypoglycémie.

F Hyper thyroïdie.

F Perforation d'ulcère gastro duodénal.

F Coliques néphrétiques.

F Coliques hépatiques: douleurs au niveau de foie.

F Rupture de grossesse extra utérine.

F Abus d'amphétamines.

F Les corticoïdes.

F Sevrage à l'alcool, aux opiacés, aux benzodiazépines.

F Voyage au L.S.D.

F Abus de caféine.

Ä Evaluer le terrain anxiogène.

F Hyper esthésie sensorielle: réaction à pas grand chose, au moindre bruit.

F Hyper réactivité: ils pleurent facilement.

Ä Evaluer le risque suicidaire.

F Rechercher un syndrome dépressif majeur.

F Etat somatique du sujet.

F Rechercher les antécédents personnels de passage à l'acte impulsif.

F Rechercher des antécédents familiaux de tentative de suicide.

F Rechercher un état de détresse actuel.

F Juger le facteur solitude.

Ä Envisager l'hospitalisation dans certains cas.

F On soupçonne une cause organique.

F Risque de décompensation d'une pathologique sous-jacente.

F Risque que les crises d'angoisse vont se répéter.

F Pathologies psychiatriques associées.

F Le patient résiste aux anti anxiolytiques.

F Risque suicidaire élevé.

Ä Traitement.

F Le médecin doit avoir une attitude calme et compréhensive pour favoriser l'apaisement du patient.

F Essayer de le faire verbaliser son angoisse.

F Eloigner l'entourage.

F Essayer de parler avec le patient, le rassurer.

F Traitement anxiolytique dans la grande partie des cas.

ü 1 ampoule intra musculaire de tranxène 50 renouvelée après ½ heure si les troubles ne cèdent pas.

ü 1 ampoule intra musculaire de valium renouvelée après ½ heure si les troubles ne cèdent pas.

F Si c'est une crise qui arrive chez un sujet avec des antécédents psychiatriques ou que la crise ne cède pas, on peut donner un neuroleptique sédatif.

ü Tersian.

ü Loxapac.

Ä Orientation vers une consultation psychiatrique.

F Troubles névrotiques.

F Personnalité pathologique.

F Troubles de l'humeur (dépression).

F Sujet qui vit d'importants conflits (famille ou professionnel).

F Sujet extrêmement impulsif.

F Sujet toxicomane.